
CONTRAVENTIONS ROUTIERES COMMISES PAR UN SALAIRE : QUI DOIT PAYER LA NOTE ?
Les faits de l’espèce sont extrêmement simples :
Un salarié, convoyeur automobiles, était chargé de déplacer et de garer les véhicules de son employeur que ce dernier louait à ses clients.
Dans le cadre de sa mission, le salarié s’est vu infliger à plusieurs reprises des contraventions pour stationnement gênant.
Son employeur désigne son salarié comme l’auteur des infractions et ce, pour échapper au règlement des amendes.
En effet, la Loi prévoit que la responsabilité pécuniaire est mise à la charge du représentant légal de la personne morale (l’employeur) en cas de non identification ou de non désignation du salarié auteur de l’infraction routière.
Le salarié ne l’entend pas de cette oreille et saisit le Conseil de Prud’hommes.
Le Conseil de Prud’hommes fait droit à sa demande et condamne l’employeur à lui rembourser les contraventions de stationnement des véhicules professionnels.
Une bataille judiciaire va aboutir à un Arrêt de la Chambre Sociale de la Cour de Cassation du 20 novembre 2019 (n° 18-13697) qui ne fera pas droit à la demande de l’employeur.
La Cour de Cassation estime que l’employeur doit assumer les conséquences financières de l’infraction routière commise par son salarié, infraction au Code de la Route commise avec des véhicules de l’entreprise conduits dans le cadre de son activité professionnelle, lorsque lesdites infractions ont été provoquées par des instructions de l’employeur.
Toutefois, le Juge ne peut reporter le paiement de l’amende infligée au salarié sur la tête de son employeur sans motif valable.
Le Juge doit constater que la violation de la règlementation routière est en rapport avec les conditions de travail du salarié.
En l’espèce, le Conseil de Prud’hommes avait relevé que l’employeur ne démontrait pas avoir transmis à ses salariés des instructions à mettre en œuvre en cas d’absence de places gratuites pour stationner les véhicules.
Il est également important de préciser que le transfert de paiement de l’amende infligée au salarié sur l’employeur ne vaut pas transfert de responsabilité pénale du salarié.
La responsabilité pénale du salarié sera toujours retenue et ce, en vertu du principe de personnalité de la responsabilité pénale.
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